Dans leur ouvrage Putting the Public Back in Public Relations, les auteurs Brian Solis et Deirdre Breakenridge abordent les transformations que subissent les relations publiques avec l’arrivée du Web 2.0 (le Web interactif). Ils introduisent ainsi le concept des relations publiques 2.0 (RP 2.0).
Avec le Web 2.0, les professionnels des relations publiques doivent s’ajuster et s’adapter à des nouvelles réalités. Comment faire pour s’adapter? Il faut commencer par changer sa perception par rapport aux relations publiques. Voici une interprétation de cette problématique. Sur les médias sociaux, les internautes ne devraient pas être perçus comme des publics pour deux raisons.
Premièrement, le terme « public » réfère à un audience, un auditoire. Dans les médias traditionnels, les personnes qui regardent la télé, qui écoutent la radio ou qui lisent des journaux, sont des acteurs passifs dans le processus de communication. IIs sont des publics, des spectateurs, des auditeurs ou des lecteurs qui reçoivent de l’information, c’est-à-dire du contenu leur étant diffusé.
Deuxièmement, le concept de « public » dans un modèle de communication réfère à une masse, un regroupement de gens. Les médias traditionnels ne s’adressent pas à une personne en particulier, mais bien à plusieurs personnes à la fois. C’est bien connu, les médias traditionnels font de la communication de masse (one-to-many).
Avec le Web 2.0, est-il juste de parler de relations au public, de « Relations Publiques »?
Nous devons probablement modifier notre perception de s’adresser à un « public » dans les relations publiques sur le Web interactif. Tout comme Solis et Breakenridge l’expliquent dans leur ouvrage, pour réussir des stratégies de relations publiques sur Internet, il faut percevoir l’internaute comme une personne qui recherche une conversation (et non simplement un auditoire). De plus, il faut rejoindre cette personne spécifiquement avec une communication personnalisée (one-to-one).
Le concept de « Media People »
Jay Rosen, professeur de journalisme à New York University, évoque lors d’un billet sur son blogue le concept de « Media People ». Notamment grâce aux blogues, chaque individu peut maintenant être un créateur-diffuseur-échangeur d’informations, donc une personne-média. Avant les gens avaient leurs journaux, maintenant ils ont leurs blogues. Avant ils avaient leurs postes des radios préférés, maintenant ils produisent leurs podscats. Avant ils regardaient la télévision, maintenant ils mettent leurs propres vidéos sur Youtube. Cela amène un problème pour les professionnels des relations publiques : « Si tout le monde veut s’exprimer, qui va écouter? » Celui qui parle le plus fort? Voilà un des problèmes du Web : la surinformation. Comment attirer l’attention des internautes?
Du monologue au dialogue : de la diffusion à la participation
Sur le Web, il faut changer son discours afin qu’il devienne une conversation, c’est-à-dire passer du mode monologue à celui de dialogue. Selon Solis et Breakenridge, le PR 2.0 repose sur:
- Le développement de bonnes relations avec les bloggeurs influents;
- La modernisation des communiqués de presse (Social Media Releases);
- L’optimisation de vidéos promotionnelles (Video News Releases);
- L’utilisation des blogues corporations (Corporate Blogging).
Ces méthodes énumérées ne sont pas nécessairement révolutionnaires, mais il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Pour obtenir de réelles stratégies de conversation et de participation, il faut de la réflexion, de l’audace et être encadré d’une équipe de conseillers adroits.
À noter! Cet article a été initialement publié sur le blogue de l’agence Web montréalaise Kryzalid. Lire l’article original!